Compte-rendu de la conférence du 12 01 06 à la Maison des Ecrivains avec Assia Djebar et Mirieille Calle-Grubber
Après un texte lu par Mireille Calle-Grubber sur l’écriture de Assia Djebar, cette dernière a choisi la lecture d’un récit intitulé La beauté Joseph, Arles, Actes Sud, 1999. Un ouvrage qui n’est pas disponible en librairie. Ce récit parle de l’histoire de Joseph. Elle s’est inspirée particulièrement de La Sourate 12, la sourate Joseph (Youssef) qu’elle considère comme l’une des plus belles Sourates dans le Coran. Elle s’est également inspirée de la version algérienne des chants arabou- andalous, sur l’histoire de Youssef. Il semblerait qu’il existe aussi une version tunisienne.
Tout au long de la lecture, elle a fait référence aux ouvrages suivants :
- Les histoires de Job, Tomas Mann, GALLIMARD, 11/1980.
- La femme de job, Andrée Chédid Actes Sud, 15 janvier 1997
- Youssef et Zolaykhâ, Djami, poète perse (1414-1492)
Assia Djebar a fait une lecture magistrale d’un texte d’une rare beauté littéraire. Elle l’avait étoffé en confrontant son récit aux textes des auteurs cités plus haut ainsi que des commentaires concernant l’actualité du monde musulman et particulièrement du statut de la femme dans la société algérienne.
J’ai été impressionnée par l’extraordinaire architecture que l’auteure élabore grâce à sa plume pour faire du sacré, du poétique et du musical, une véritable arabesque. La richesse de l’enchevêtrement de cette architecture nous emmène loin dans l’histoire afin de tenter de trouver les blessures originelles qui expliqueraient le fondement des interdits, des tabous et des lois.
Il n’est pas sans dire que le récit a suscité des réactions épidermiques chez certains. Etant donné l’actualité nationale française et les événements dans le monde et vu le sujet abordé en lien avec la religion, la sexualité et la femme, il était certain que la prise de distance n’allait pas être évident ; Ceci pourrait expliquer la difficulté de regarder ce texte comme une œuvre littéraire simplement et non pas un texte religieux.
C’est pourquoi, le débat public (une quarantaine de personnes) qui a suivi, m’a laissé plutôt insatisfaite. Les commentaires et les échanges étaient principalement d’ordre théologiques. J’aurai espéré que les échanges soient axés d’avantages sur son style littéraire, sur l’approche métapsychologique et philosophique de ce texte.
Amel Chaouati
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