lundi 30 juin 2008

Réaction à l'article : Assia Djebar répond à la question "Pourquoi écrire?"

Par Sonia Amazit

La lecture de votre compte rendu du cycle littéraire à Pompidou m'a touchée. De lire votre déception et votre lassitude à entendre sans cesse les mêmes questions, qui ne cessent d'empiéter les problématiques identito-corporo-culturelles qu'Assia Djebar soulève dans ses romans, m'a interpellée. J'avoue volontiers de n'avoir pas saisi le sens du débat et de la thématique ce jour. Etait-ce de retracer le parcours de l'auteure ou de découvrir le sens caché de son écriture ? A première vue, il s'agissait du parcours de l'auteur. Malheureusement!


En revanche, cette première rencontre avec l'auteure fut bouleversante. C'était la première fois que je l'entendais et que je l'apercevais. Je fus émerveillée par sa simplicité lorsqu'elle énonça son parcours, touchée par son émotion lorsqu'elle évoqua son pays et ce qu'il est devenu aujourd'hui, et par sa vulnérabilité lorsqu'elle exprima son besoin d'être rassurée voire d'être sécurisée de l'utilité de son livre. Comment est ce possible, ai-je pensé, qu'une femme de son envergure puisse douter de l'utilité de ce roman? J'aurais aimé prendre le micro pour lui exprimer, bien que n'ayant pas lu ce roman, à quel point la rencontre avec ses romans ne cesse de nourrir et d'enrichir chaque jour un passé confus et brisé m'ouvrant ainsi un chemin vers mes origines. Par contre, lorsque j'ai entendu un participant évoquer la légitimité de revendiquer la langue arabe comme langue nationale après l'indépendance, j'ai senti monter une colère en moi. Etant kabyle d'origine, par mes deux parents, j'ai trouvé cette intervention déplacée et hors propos. En tout cas, cela n'a pas gâché le plaisir de découvrir l'auteure en chair et en voix!

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