La Louisiane
Des yeux clairs qui brillent,
La voix qui s’exalte et qui ri,
Des sons suaves, qui vrillent
Dans une émotion tendre qui nous lie
Oh ! Toi qui la découvre dans « le blanc de l’Algérie »!
Tu nous as offert son écrit tout en force
Son amertume grandiose nous renforce !
« Les yeux de la langue »
Et ta voix se hisse en harangue
Tous autour de toi nous te fixons en émoi,
Ecoutant, nostalgiques et sans voix !
Sa lecture, tu l’as souhaité à deux voix,
J’ai lu avec la crainte et la joie
Comment oser porter haut un tel écrit,
Si tranchant dans son oralité et son débit
Tu nous as partagé ta rencontre avec elle,
Et les histoires de querelle sont tombées sans appel
Tu nous as emmené dans le lointain de la Louisiane,
Dans son université et ses cafés, on se pavane
Il y a des rencontres qui ne s’oublient pas
Celle que j’ai avec toi ne se délie pas.
Ta présence est tout un symbole,
Les frontières factices gondolent
Qui aurait dit qu’autour d’une écriture djebarienne,
Une lecture réunira américaine et algérienne ?
Amel Chaouati
Osny, mars 2007
Des yeux clairs qui brillent,
La voix qui s’exalte et qui ri,
Des sons suaves, qui vrillent
Dans une émotion tendre qui nous lie
Oh ! Toi qui la découvre dans « le blanc de l’Algérie »!
Tu nous as offert son écrit tout en force
Son amertume grandiose nous renforce !
« Les yeux de la langue »
Et ta voix se hisse en harangue
Tous autour de toi nous te fixons en émoi,
Ecoutant, nostalgiques et sans voix !
Sa lecture, tu l’as souhaité à deux voix,
J’ai lu avec la crainte et la joie
Comment oser porter haut un tel écrit,
Si tranchant dans son oralité et son débit
Tu nous as partagé ta rencontre avec elle,
Et les histoires de querelle sont tombées sans appel
Tu nous as emmené dans le lointain de la Louisiane,
Dans son université et ses cafés, on se pavane
Il y a des rencontres qui ne s’oublient pas
Celle que j’ai avec toi ne se délie pas.
Ta présence est tout un symbole,
Les frontières factices gondolent
Qui aurait dit qu’autour d’une écriture djebarienne,
Une lecture réunira américaine et algérienne ?
Amel Chaouati
Osny, mars 2007
Chère Jennie,
Ces mots sont pour toi et je me surprends à écrire ainsi. Ces mots ont découlé légers et fluides comme d’une source !
Te souviens-tu que j’ai été frappée par ton inspiration, ta passion pour l’oeuvre de Assia Djebar car tu es si loin de la Culture algérienne et de l’histoire de ce pays. Ta passion m’a confirmée que son écriture qui part pourtant de ce pays, n’est pas seulement algérienne,ni française mais une écriture transfrontalière combien même on tend à enfermer cet écrivain dans un carcan d’écrivain algérienne, française, musulmane, arabe, franco-algérienne. Car elle est avant tout écrivain et son œuvre est une école de savoir, de mémoire et d’histoire.
Ta passion, rencontre la mienne et je trouve en toi mon alliée pour porter le plus haut possible une écriture magistrale.
Permets-moi de te raconter à mon tour une belle rencontre avec la littérature de chez toi. Alors que j’étais au collège, j’avais mon professeur d’arabe qui grâce à elle m’a transmis l’amour de la langue arabe, littéraire j’entends par là. Jusque là, je boudais cette langue qui me paraissait si lointaine de ma réalité algérienne puisque ce n’est pas ainsi qu’on parle avec les gens qu’on aime ou qu’on haït puisque je parlais un dialecte algérois qui contient et l’arabe et le français et le berbère et le turque et l’espagnol et peut-être d’autres langues qui sait. Cette femme, qui se prénommait Zineb, née d’un père algérien et d’une mère française, parlait un arabe littéraire dans toute sa perfection et grâce, porté par une personnalité de femme de caractère. Pendant quatre années, jamais un seul mot français ou un mot en dialecte algérien.
Puis, lorsque sa mission avec moi s’était terminée je devais rentrer au lycée, elle m’avait parlée en français et quel choc ce fut pour moi !! A ces mots elle me paraissait si différente subitement, je dirai simplement une femme ordinaire, pourtant son français avait la même force que son langage arabe.
Heureusement que mon passage au lycée ne nous avait pas empêchée de rester proches…
Un jour, en me parlant de littérature, celle qui adorait El Moutanabi, Abou El Alla el Maari, El Manfalouti et tant d’autres écrivains et poètes arabes, cita Pearl Buck qu’à l’époque je ne connaissais pas. Elle me tendit « vent d’est, vent d’ouest » écrit en 1923 et me conseilla de lire, et je m’en souviens comme si c’était hier !
J’ai lu et tant aimé l’écriture de cette femme écrivain américaine lauréate au prix Nobel de littérature en 1938. Ses parents missionnaires l’emmènent en Chine alors qu’elle n‘avait que trois mois. Elle apprend alors le mandarin que la nourrisse chinoise lui avait imprégnée avec les bercements, la toilette, les chants, et la parole.
A la suite de cette première lecture, il fallait me procurer les autres romans. J’ai presque lu l’ensemble de son œuvre et toute ma collection se trouve désormais à Alger !
Quel était donc le résultat de cette rencontre ? L’amour pour ce pays qu’on nomme le pays du soleil levant que je n’ai encore jamais visité mais j’en rêve. L’amour du lointain, des échanges et des voyages. Mais je me suis surtout lancée avec passion pendant une année dans l’apprentissage de la langue chinoise dont il ne me reste que le bonjour et le merci. Cette expérience s’était arrêtée puisque l’année suivante je devais tourner le dos au pays, à la recherche de quoi sinon la liberté du mouvement et de la pensée. En somme la vie !
Aujourd’hui, en te rencontrant, et en écoutant ta passion, c’est une américaine qui se passionne pour un écrivain femme algérienne d’écriture universelle!! Et moi toujours au centre à me remplir comme une assoiffée de ces instants d’émotions et de partages. Merci pour ta générosité !
A.C.
Ces mots sont pour toi et je me surprends à écrire ainsi. Ces mots ont découlé légers et fluides comme d’une source !
Te souviens-tu que j’ai été frappée par ton inspiration, ta passion pour l’oeuvre de Assia Djebar car tu es si loin de la Culture algérienne et de l’histoire de ce pays. Ta passion m’a confirmée que son écriture qui part pourtant de ce pays, n’est pas seulement algérienne,ni française mais une écriture transfrontalière combien même on tend à enfermer cet écrivain dans un carcan d’écrivain algérienne, française, musulmane, arabe, franco-algérienne. Car elle est avant tout écrivain et son œuvre est une école de savoir, de mémoire et d’histoire.
Ta passion, rencontre la mienne et je trouve en toi mon alliée pour porter le plus haut possible une écriture magistrale.
Permets-moi de te raconter à mon tour une belle rencontre avec la littérature de chez toi. Alors que j’étais au collège, j’avais mon professeur d’arabe qui grâce à elle m’a transmis l’amour de la langue arabe, littéraire j’entends par là. Jusque là, je boudais cette langue qui me paraissait si lointaine de ma réalité algérienne puisque ce n’est pas ainsi qu’on parle avec les gens qu’on aime ou qu’on haït puisque je parlais un dialecte algérois qui contient et l’arabe et le français et le berbère et le turque et l’espagnol et peut-être d’autres langues qui sait. Cette femme, qui se prénommait Zineb, née d’un père algérien et d’une mère française, parlait un arabe littéraire dans toute sa perfection et grâce, porté par une personnalité de femme de caractère. Pendant quatre années, jamais un seul mot français ou un mot en dialecte algérien.
Puis, lorsque sa mission avec moi s’était terminée je devais rentrer au lycée, elle m’avait parlée en français et quel choc ce fut pour moi !! A ces mots elle me paraissait si différente subitement, je dirai simplement une femme ordinaire, pourtant son français avait la même force que son langage arabe.
Heureusement que mon passage au lycée ne nous avait pas empêchée de rester proches…
Un jour, en me parlant de littérature, celle qui adorait El Moutanabi, Abou El Alla el Maari, El Manfalouti et tant d’autres écrivains et poètes arabes, cita Pearl Buck qu’à l’époque je ne connaissais pas. Elle me tendit « vent d’est, vent d’ouest » écrit en 1923 et me conseilla de lire, et je m’en souviens comme si c’était hier !
J’ai lu et tant aimé l’écriture de cette femme écrivain américaine lauréate au prix Nobel de littérature en 1938. Ses parents missionnaires l’emmènent en Chine alors qu’elle n‘avait que trois mois. Elle apprend alors le mandarin que la nourrisse chinoise lui avait imprégnée avec les bercements, la toilette, les chants, et la parole.
A la suite de cette première lecture, il fallait me procurer les autres romans. J’ai presque lu l’ensemble de son œuvre et toute ma collection se trouve désormais à Alger !
Quel était donc le résultat de cette rencontre ? L’amour pour ce pays qu’on nomme le pays du soleil levant que je n’ai encore jamais visité mais j’en rêve. L’amour du lointain, des échanges et des voyages. Mais je me suis surtout lancée avec passion pendant une année dans l’apprentissage de la langue chinoise dont il ne me reste que le bonjour et le merci. Cette expérience s’était arrêtée puisque l’année suivante je devais tourner le dos au pays, à la recherche de quoi sinon la liberté du mouvement et de la pensée. En somme la vie !
Aujourd’hui, en te rencontrant, et en écoutant ta passion, c’est une américaine qui se passionne pour un écrivain femme algérienne d’écriture universelle!! Et moi toujours au centre à me remplir comme une assoiffée de ces instants d’émotions et de partages. Merci pour ta générosité !
A.C.
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